Bonjour à tous,
Merci tout d'abord à ceux qui ont pris la peine de nous écrire et qui manifestent ainsi leur intérêt pour la question européenne et pour la question de son ouverture à la Turquie.
Comme convenu avec Michel Rocard, nous tenterons de répondre alternativement Michel Rocard, Ariane Bonzon et moi-même à vos interventions sur ce blog, en fonction de leur contenu et aussi des disponibilités de Michel Rocard.
Tout d'abord, je veux rassurer jedoutedoncjesuis : le livre sort en librairie mercredi prochain, le 3 septembre, et il y trouvera un long développement consacré à la question arménienne. D'une manière générale, l'ensemble des questions que soulève la perspective d'adhésion de la Turquie à l'UE, et qui fournissent souvent l'essentiel de l'argumentaire de ceux qui sont hostiles à cette adhésion, y sont abordées et analysées.
Aucune objection n'est éludée. La situation politique turque et plus précisément le respect des droits de l'homme dans ce pays y sont aussi évoqués.
Mais je voudrais à ce propos, et pour répondre à JeeBee et Celouna, rappeler que la défense des droits de l'homme est un combat permanent, au sein de l'Union européenne et de la France aussi, et qu'aucun statut politique (membre ou non de l'UE) n'offre à cet égard de garanties définitives. En revanche, en ce qui concerne la Turquie, la perspective d'adhésion a d'ores et déjà permis d'avancer dans la voie d'une meilleure garantie des droits de l'homme. Je suis d'accord sur ce point avec ClaudeP.
Perdrix affirme que la Turquie, pour l'essentiel n'est pas en Europe : cette affirmation est contestable, d'un strict point de vue géographique, car les frontières Est de l'Europe n'ont jamais été bien définies. Ne parlait-on pas au XIX siècle de l'Empire ottoman comme « l'homme malade de l'Europe »à une époque où il s'étendait territorialement bien plus avant dans le moyen-Orient et l'Afrique du Nord ? Mais plus fondamentalement, je crois que nous parlons ici d'une Europe dont la définition est avant tout politique et c'est le sens de l'argumentation du livre de Michel Rocard.
Enfin, reste l'objection développée de manière différente par Erdal et Roby, qui soulignent le refus des opinions publiques européennes et plus particulièrement française : mais tel est précisément le projet de ce livre, de faire évoluer ces opinions, par l'argumentation, comme ce doit l'être dans un débat démocratique : l'enjeu est précisément la manière dont on pense l'Union européenne, son rôle et la dimension qu'elle doit prendre.
Regardons une carte et les événements d'aujourd'hui : préfère-ton une Turquie qui se tourne vers l'UE, ou au contraire, vers la Russie ou l'Iran, ou encore, qui s'arrime davantage encore aux États-Unis ?
Ce site se veut un prolongement de ce débat, que nous poursuivrons.
A bientôt donc,
Joël Roman
Les commentaires récents